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Bruce Springsteen – High Hopes

Seulement 2 ans après « Wrecking Ball », voilà que déboule « High Hopes ». Jusqu’ici tout va bien. Ce nouvel album de Bruce Springsteen est essentiellement composé de reprises, chutes de studio et raretés issues de concerts. Gloups. Le recyclage de quelques bons titres ne fait pas forcément un bon album, et ce « High Hopes » ne déroge pas à cette règle. Inégal et malgré quelques belles surprises, Springsteen nous livre un nouvel album trop tiède pour que l’on s’emballe réellement.

Pourtant la production de Ron Aniello, déjà aux commandes de « Wrecking Ball » parvient à donner une cohérence sonore indéniable à l’ensemble. A l’image de « High Hopes », le son est riche, puissant et la voix de Springsteen est bien là, inusable. Au delà de la qualité sonore intrinsèque, c’est plutôt la disparité des arrangements et des compositions qui pose question. Ça ronronne sévère et certains titres semblent en pilotage automatique sur 4 accords de classic rock US comme c’est déjà arrivé dans les années 2000. « Harry’s place », issue des sessions de « The Rising » (2002) et « Heaven’s wall », semblent bien fades et quelconques malgré tous les efforts déployés. « Frankie fell in Love » sort le gros son mais reste trop gentillet et déjà entendu pour nous enthousiasmer outre-mesure. Même défaut chez le déjà connu « American skin (41 Shots) », qui s’en sort pourtant mieux grâce aux effets de guitare de Tom Morello. L’ex-guitariste de Rage Against The Machine, apporte une fraîcheur inédite à certaines anciennes compositions, quitte parfois à en faire un peu trop…

Mais un défaut majeur de ce nouvel album, c’est de ne proposer finalement que très peu de nouveautés. « High Hopes », « The ghost of Tom Joad » ou encore « Dream baby dream » sont déjà des classiques simplement réarrangés, et pas pas forcément pour le meilleur. Les solos de « The ghost… » paraissent complètement hors de propos sur une version album et la pyrotechnie guitaristique de Morello s’avèrent parfois usante sur la longueur.

Pourtant « High Hopes » contient son lot de bonnes surprises, à commencer par « Just like fire would ». C’est simple, terriblement efficace, et porté par une superbe section de cuivres aux sonorités beatliennes fort sympathiques. Mais c’est finalement dans les moments calmes que Springsteen nous touche. « Hunter of invisible game » et son bel arrangement de cordes, ou encore « The wall » et son émouvant solo de trompette tournent superbement, et c’est quand le boss va au plus simple, sans fioriture, que l’on accroche le plus.

« Down in the hole » résume finalement assez bien l’impression global que laisse « High hopes » : la composition est superbe, sombre et portée par plusieurs bonnes idées de production (boucles légèrement électro, effets de voix « Albarn’s touch »…), mais se révèle un peu pataude sur la longueur, alourdie par une batterie très présente et des nappes qui manquent de finesse. Une ambiance proche d’un Knopfler plane sur le titre, mais plombé par une grosse production US qui manque parfois de finesse.

« High Hopes » est trop décousu et manque d’originalité et de nouveauté pour convaincre totalement. Ce 18ème album studio ne marquera pas la discographie de Bruce Springsteen, mais recèle néanmoins suffisamment de bons titres pour être très agréable à écouter. On n’en demande pas plus au boss qui n’a de toute façon plus rien à prouver à personne.

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