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Deliver me from nowhere: l'enregistrement de Nebraska le film

Il y a 3000 interviews un peu partout pour la sortie du film mais j'aime bien celle là, où Allen White en parle en mangeant des sauces de plus en plus piquantes

Dans le cadre de la promo du film :

https://podcasts.lemonde.fr/lheure-du-monde/202510170200-bruce-springsteen-une-icone-americaine

https://www.facebook.com/French-River-81-100462135018927/?modal=admin_todo_tour

Mon embargo est enfin levé. J'ai donc écrit ça :

Critique : Springsteen, Deliver Me From Nowhere

Quand j’ai découvert Springsteen un soir en regardant MTV, l’album Nebraska avait déjà onze ans. Bruce était déjà une superstar mondiale au même titre que Michael Jackson ou Madonna. S’il pouvait remplir des stades entiers de fans venus découvrir la puissance de son groupe, le E-Street Band, et s’époumoner sur Born in the USA, il a toujours cherché à se renouveler. C’est pour ça qu’avant l’album qui l’a propulsé sur le devant de scène musicale internationale, il a sorti un disque épuré, où il chante seul avec sa guitare des textes intimistes – loin de la puissance du rock devant des foules en sueur. L’album, souvent considéré comme son meilleur, s’appelle Nebraska.

From the town of Lincoln Nebraska with a sawed off .410 on my lap
Through to the badlands of Wyoming I killed everything in my path

La projection à laquelle j’ai assisté commençait par une courte introduction de Scott Cooper : le biopic qu’on s’apprête à voir n’est pas un biopic comme les autres puisqu’il est centré sur un thème et une courte période : la fabrication de l’album Nebraska au cours des années 1981-82. Le film s’ouvre sur une scène de flashback et enchaine sur Bruce Springsteen s’époumonant sur son tube Born to Run, en clôture de la tournée 1981. Fraichement installé dans la campagne du New Jersey, celui qu’on surnomme le Boss cherche de l’inspiration pour l’album qui fera suite à The River. Avec au tournant une maison de disque qui espère au moins aussi bien.

Cooper, qui a écrit le scénario, s’est inspiré du bouquin « Deliver Me from Nowhere The Making of Bruce Springsteen’s Nebraska » de Warren Zanes qui n’est pas une biographie mais un essai documenté ponctué d’interviews récentes. Cooper s’est donc inspiré de ce travail journalistique mais aussi de Born to Run, l’autobiographie officielle pour raconter l’histoire d’un homme seul (dans tous les sens du terme), une histoire forcément romancée (la demoiselle incarnée par Odessa Young est presque fictive) mais diablement fidèle.

Vous le découvrirez peut-être à travers le film mais Bruce Springsteen a eu une relation conflictuelle avec son père, un homme aussi colérique que taiseux, un père qui ne traitait pas correctement son fils. Et une relation qui a laissé des traces indélébiles. Le film s’ouvre sur une scène assez dure, en noir et blanc et enchaine sur la chanson Born to Run (« Né pour Courir »). L’enchainement est impeccable : le garçon traumatisé va avoir besoin de s’échapper.

Baby this town rips the bones from your back
It’s a death trap, it’s a suicide rap
We gotta get out while we’re young
‘Cause tramps like us, baby we were born to run

De revenir sur ces pas pour mieux les comprendre et les fuir. Jeremy Allen White livre un Bruce Springsteen très introspectif, un personnage qui se cherche. Certaines scènes déjà décrites dans l’autobiographie du chanteur prennent vie à l’écran quand d’autres insistent sur la légende : la chanson Nebraska a été écrite après que Springsteen ait vue Badlands, le film de Terrence Malick. Et My Father’s House est basé sur un souvenir de son enfance.
Le comédien livre une prestation incroyable, très éloignée de The Bear, la série qui fait son succès. La démarche et les mimiques sont impeccables. La voix quand il chante est troublante et même si la ressemblance physique est volontairement imparfaite, on voir Bruce à l’écran.

Notez qu’Allen White ne chante pas tant que ça dans le long métrage et la majorité est dans la promo. Dès qu’il s’agit d’écouter son travail, de voir un ingénieur du son travailler (Marc Maron dans le rôle du légendaire Chuck Plotkin !), c’est la voix originale du chanteur qui prend le relais.
Citon aussi Jeremy Strong impeccable en Jon Landau, producteur, ami et plus encore de Bruce. A l’inverse, on s’étonnera de voir le rôle Johnny Cannizzaro (il joue le guitariste Steve Van Zandt) réduit à une apparition – probablement coupé au montage pour renforcer l’effet de solitude.

Superbement éclairé par Masanobu Takayanagi, Deliver Me From Nowhere s’offre le luxe d’avoir été tourné dans la plupart des vrais lieux de l’histoire, donnant un cachet très réaliste. Scott Cooper, passionné par son sujet, y glisse une foule de micro détails pour que les fan hardcores (la médaille de St Christophe !) y trouvent leur compte.

Les fans hardcore, j’en fais partie. Plus d’une vingtaine de concerts à mon bodycount et il ne se passe pas une semaine sans que la musique du Boss résonne dans mes oreilles. Forcément, à la sortie de la séance, il n’y avait plus beaucoup de larmes dans mon corps, elles étaient toutes sur le bois du boardwalk d’Asbury Park. Peut-être que Deliver Me From Nowhere ne parlera pas à tout le monde mais tout le monde aime (au moins un peu) Bruce Springsteen, non ? Probablement suffisamment pour que vous trouviez dans cette histoire bien racontée un écho, celle d’un homme si entouré et pourtant si seul, glissant dans les ténèbres de la dépression.

Le film montre que la période Nebraska était musicalement une parenthèse, s’ouvrant sur une fin de tournée et se concluant sur le début de la suivante (avec, par ailleurs, un épilogue un peu bancal). Pendant ce temps, un homme a cherché dans le rock n’roll un moyen de s’en sortir. Une star de la musique résolument humaine.

Radio’s jammed up with gospel stations lost souls callin’ long distance salvation
Hey, mister deejay, woncha hear my last prayer hey, ho, rock’n’roll, deliver me from nowhere

Fabrice, Marc and 2 other users have reacted to this post.
FabriceMarcoutlawpedroarizojp

Merci Marco 👏🙏

Ca donne envie s’il y en avait besoin 😉

De l'autre côté de l'Atlantique, il en sera de même qu'en Europe, Deliver Me From Nowhere fera face à l'abondance des animations :

https://www.slashfilm.com/1998654/bruce-springsteen-deliver-me-from-nowhere-anime-chainsaw-man-box-office-preview/

Concernant la France, il me semble qu'on ne saura que le jour de la sortie dans quels multiplexes le film sera projeté (sur AlloCiné seul Kaamelott est annoncé et réservable). Car en sus des animations, Kaamelott est l'évènement de la semaine prochaine. Dès mardi soir il sera diffusé dans quasiment tous les muliplexes (et pour certains, dans plusieurs salles en même temps).

Je viens de m'apercevoir que LE quotidien majeur britannique, The Times, avait mis une photo en une il y a deux jours.

Mais la critique à l'intérieur est sévère.

 

Fichiers téléversés :
  • Vous devez vous connecter pour avoir accès aux fichiers mis en ligne (uploadés).

https://linfotoutcourt.com/critique-springsteen-deliver-me-from-nowhere/

Une critique parmi d'autres...

France Info :

https://www.franceinfo.fr/culture/cinema/sorties-de-films/springsteen-deliver-me-from-nowhere-melancolique-le-premier-biopic-autorise-du-boss-se-concentre-sur-la-genese-douloureuse-de-son-album-nebraska_7556899.html

La Presse (Québec) :

https://www.lapresse.ca/cinema/2025-10-18/springsteen-delivrez-moi-de-nulle-part/quand-le-boss-contemplait-l-abysse.php

….et pour le moment pas de programmation sur les sites des grands réseaux alors que les autres sorties sont toutes visibles et reservables. Seulement 5 ou 6 salles (indépendantes) sur toute l’île de France?