Citation de cc rider le 7 juin 2022, 9 h 22 min

Je pense que chacun d’entre nous, ou du moins la plupart d’entre nous ici, a développé et entretien une histoire particulière ou singulière avec le boss. Au delà de la musique je veux dire.
Fraternité, solidarité et échanges en font parti

À l’occasion des prochaines dates à venir, sur ma page FB je me suis fendu d’un petit texte à ce propos.
Comme il évoque la vie passée du forum, je me permet de le glisser ici.
Meme s’il est assez long, peut être que certains d’entre vous trouveront le temps de le lire.
Et pourquoi pas rajouter en dessous, en réponse, leur propre expérience, leurs histoires, leurs anecdotes à propos des communautés et relations qu’ils ont pu vivre et développer autour des rencontres que le forum a pu leur faire vivre.

Je vous préviens…c’est long! 🙂

 

 

Le premier d’entre eux, j’ai du le rencontrer pendant l’hiver 2002.
Dans l’antichambre (le bar du coin donc) d’une convention de disque au POPB.
C’était Patrice. Jimmy.
Un dimanche matin. Pluvieux, de mémoire.
A l’époque internet générait son lot de passionnés plutôt que de spécialistes, polémistes, prix nobel sur chacun des nouveau fait de société ou d’actualité.
Il y avait des communautés d’échanges, au sein desquelles la générosité était le plus souvent de mise.
Bien sûr, ces communautés généraient aussi leur lot de cretins des Alpes et autres egotiques tremblotants du ciboulot.
Mais les passions communes permettaient souvent des rencontres qui auraient été improbables dans la vrai vie.
Pour peu que ces « lieux de rencontres virtuels », forums de discussions, ne servent que de passerelles et prétextes à des vraies rencontres dans la vraie vie.
Le forum de discussion sur lequel on s’était rencontré était consacré à Bruce Springsteen.
Un artiste américain, originaire du New Jersey, dont la notoriété au fil du temps avait fini par atteindre nos contrées 🙂
Entre autre grâce à des performances en concert qui avaient générés un certain plaisir, et une envie, chez quelques autochtones hexagonaux, d’y revenir régulièrement.
Donc ces forums de discussions permettaient, entre autre, de s’apercevoir que nous étions quelques uns par ici, à plutôt bien aimer le gars.
Hiver 2002…suite à des échanges sous l’anonymat d’un pseudo (parfois ridicule), nous voilà donc, avec le dénommé Patrice, à nous croiser dans la vraie vie.
Depuis cet hiver 2002, des concerts du boss (c’est le surnom du dénommé Bruce Springsteen), il y en a eu 10 à Paris. Et une tripotée d’autres ailleurs en Europe.
Il y en a même eu un un jour en Bretagne.
C’est dire la notoriété du gars! 🙂
Comme j’avais des contacts qui me permettaient d’acheter des billets pour ces concerts en France sans passer par le stress des ouvertures officielles des ventes, parfois bien embouteillées, et bien je me suis proposé de permettre à Patrice d’en profiter.
Comme « le plan » fonctionnait bien et qu’il n’y avait aucune raison de ne pas en profiter, au fur et à mesure des concerts, d’autres se sont greffés dans notre communauté naissante puis adolescente. Qui est devenu entre nous un lien, certes parfois distendu, mais toujours existant.
Long de 20 ans.
20 ans qui nous ont parfois cabossé, fait trébucher, diverger, éloigné, rapproché, frustré, ému, surpris…mais 20 ans quoi.

A chacun des concerts la communauté se faisait un peu plus nombreuse.
Certains n’ont fait qu’y passer.
D’autres s’en sont peut être juste servi même.
Peut importe!
J’avais mon plan pour avoir des places avant tout le monde.
Et il était là pour en faire profiter d’autres.
Abondamment et sans calcul ni autres raisons que de partager du plaisir.
Les 10 places des débuts sont devenues 15, 20, 40, 60….
Je suis allé jusqu’à acheter 96 billets.
Le record.
C’était en 2012. Une vrai gestion!
Surtout quand c’était des places numérotées, comme à Bercy.
Qui mettre a côté de qui? Ou? Rangée 1, 2 ou 3? Il ne sera pas vexé si je le met en bout de file? Pas mal de questions qui trouvaient leur réponses dans la fraternité qui s’installait, concerts après concerts, au sein d’un noyau dur grossissant de « devenus potes ».
Puis vraiment amis pour certains.
Le « Cacahuète & Pastaga » fondé par nous tous et ainsi baptisé par un des 1er membres, un certain Théo, allait devenir l’évènement récurent pré concert.
Une communauté hybride constituée d’un écrivain, d’un employé de l’Urssaf, de l’éducation nationale, de pôle emploi, enseignant, voyagiste devenu guide, photographe, imprimeurs, commerciaux, chômeurs, travailleurs…il y en a même un qui est devenu libraire depuis 🙂
En général on se retrouvait au « bistrot des dames », près de la place Clichy.
Pour un déjeuner pré ou post concert, prétexte à de belles crises de rire et lieux d’échanges de cd’s frelatés, remplis d’archives destinées à faire découvrir des sons nouveaux aux uns et aux autres. Rituel fraternel et amical.
Parfois le « Cacahuète et Pastaga » s’est déplacé tout ou en partie en province ou même à l’étranger (oui monsieur!)
Carhaix, Mazamet, Binic, Barcelone, Bilbao. Ailleurs encore.
Il y a eu du mouvement.
En son sein aussi il y a eu du mouvement.
Quelques Parisiens sont devenus d’ex Parisiens (qu’ils restent chez eux ces snobs!)
Les provinciaux sont restés en province (qu’ils restent chez eux ces ploucs!)
Les distances entre nous se sont accentuées.
Mais est toujours resté l’envie que chaque occasion soit prétexte à nous voir ou nous revoir.
Depuis juillet 2016 et les dernières dates françaises de celui qui est dénommé « le boss », les événements et les changements de vie des uns et des autres, ont laissé notre groupe de potes en veille.
Certes animé, ça et là, de micro rencontres en mini comité.
Mais plus vraiment ces tables d’une dizaine ou quinzaine de joyeuses convives, comme « aux Dames » ou à Barcelone.

L’autre jour ce sont ouvert les locations de places pour la prochaine tournée du dénommé « le boss ».
En 2023…
Pffff…de quoi donner le vertige tellement c’est loin.
Et puis surtout tellement incongru de devoir imaginer ce que je ferais en mai 2023.
D’un truc aussi abstrait qu’un concert qui pourrait avoir lieux en mai 2023 (comme s’il était possible d’imaginer se projeter avec certitudes jusque là) s’est remise en route, comme par magie, la solidarité fraternelle qui était née de nos rencontres et divers voyages.
Mon plan « tickets facilement acquis » ayant disparu en route, sans réelle concertation, comme par magie, un lien silencieux, avec notre éternelle envie de nous rendre service, nous aider et accessoirement nous retrouver tous ensemble un de ces jours, chacun de son côté a fait en sorte que chacun de nous soit muni en billet de concert.
Dans la jungle opaque, inconfortablement solitaire d’une file d’attente virtuelle devant un guichet qui ressemblait à un écran d’ordinateur égrainant un décompte absurde destiné à enfin autoriser l’achat d’un E billet…et bien chacun a fait ce qu’il faut pour que l’autre soit servi.
Personnellement j’y ai passé une bonne demi journée.
Un truc vraiment absurde.
Mais…au final chacun de nous est servi.
Et le 13 mai 2023 nous devrions pouvoir partager un bon moment.

Quand a été annoncé, dans la journée, un second gig au même endroit et à la même heure du dénommé « le boss », deux jours après le premier, j’ai instantanément refusé.
Parce que je n’allais pas me coltiner une deuxième demi journée dans cette connerie de billetterie virtuelle. Et puis parce que je ne vis pas dans le passé.
Que je ne suis pas sûr que le présent du dénommé « le boss » me donne autant de plaisir que celui que j’ai pu encaisser dans le passé.
Le « futur du rock’n’roll » se regarde plus dans le rétroviseur que par le pare brise avant ces jours ci. C’est ma perception en tout cas.
Accompagnée d’une passion moins intense pour ce qu’il nous propose depuis quelques années.
Mais…impossible de s’échapper.
Ainsi en a décidé l’un des membres éminents et historiques du « Cacahuète & Pastaga tour ».
Qui, au nom des aventures communes qui nous ont réuni un jour, d’avoir pu profiter de « mon plan place de concerts » et avoir ainsi pu rencontrer des personnes devenues aujourd’hui de vrais amis, m’a appelé hier au soir (après avoir deviné que je ne serais peut être pas du gig du 15) pour me dire qu’il m’offrait ma place pour ce second concert.
« Parce que ça ne se discute pas de passer une soirée ensemble »

Voila.

Donc j’en profite pour dire à chacun des membres du C&P (ils se reconnaîtront) que…ben…merci pour tout ça!

Et ce qui reste encore à venir…puisque l’histoire continue.

Désolé d’avoir été un peu long, mais CQFD