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Prague 15 juin 2025

Citation de Fabrice le 15 juin 2025, 15 h 28 minConcert à Prague en fin d'après-midi. Vers 18.45.
Concert à Prague en fin d'après-midi. Vers 18.45.
Citation de Marc le 15 juin 2025, 16 h 44 minSoundcheck (according to GL) :
Letter to You
LOHAD
Human Touch
Soundcheck (according to GL) :
Letter to You
LOHAD
Human Touch
Citation de Marc le 15 juin 2025, 18 h 44 minC’est parti (18h39)
1. SUMMERTIME BLUES (Tour Premiere)
2. LOHAD
3. Death to my Hometown
4. Lonesome Day
5. My Love Will Not Let You Down
6. No Surrender
7. Rainmaker
8. Darkness
9. Promised Land
10. Hungry Heart
11. The River
12. Youngstown
13. Murder Inc.
14. Long Walk Home
15. House of a Thousand Guitars
16. My City of Ruins
17. Because the Night
18. Human Touch
19. Wrecking Ball
20. The Rising
21. Badlands
22. Thunder Road
23. Born in the USA
24. Born to Run
25. Bobby Jean
26. Dancing in the Dark
27. Teenth Avenue Freeze-Out
28. Twist and Shout
29. Chimes of Freedom
C’est parti (18h39)
1. SUMMERTIME BLUES (Tour Premiere)
2. LOHAD
3. Death to my Hometown
4. Lonesome Day
5. My Love Will Not Let You Down
6. No Surrender
7. Rainmaker
8. Darkness
9. Promised Land
10. Hungry Heart
11. The River
12. Youngstown
13. Murder Inc.
14. Long Walk Home
15. House of a Thousand Guitars
16. My City of Ruins
17. Because the Night
18. Human Touch
19. Wrecking Ball
20. The Rising
21. Badlands
22. Thunder Road
23. Born in the USA
24. Born to Run
25. Bobby Jean
26. Dancing in the Dark
27. Teenth Avenue Freeze-Out
28. Twist and Shout
29. Chimes of Freedom
Citation de tofenko le 16 juin 2025, 21 h 13 minAlors ce concert ? Personne du forum n’y a assisté ? Il semble que tout le public n’était pas encore rentré sur Summertime Blues et les quelques extraits vus ici ou là montrent que l’orage semble avoir quelque peu douché l’enthousiasme d’une partie du public mais il faut toujours se méfier du rendu en vidéo…
Alors ce concert ? Personne du forum n’y a assisté ? Il semble que tout le public n’était pas encore rentré sur Summertime Blues et les quelques extraits vus ici ou là montrent que l’orage semble avoir quelque peu douché l’enthousiasme d’une partie du public mais il faut toujours se méfier du rendu en vidéo…
Citation de Marc le 16 juin 2025, 21 h 16 minPas étonnant puisqu’en plus il a commencé en avance (18h40 versus 18h45) 😮
Le truc marrant en plus c’est qu’a priori il a commencé à pleuvoir pendant ……. Rainmaker 😉
Pas étonnant puisqu’en plus il a commencé en avance (18h40 versus 18h45) 😮
Le truc marrant en plus c’est qu’a priori il a commencé à pleuvoir pendant ……. Rainmaker 😉
Citation de madeleine le 17 juin 2025, 19 h 42 minJe suis arrivé lundi matin à Prague pour mon séjour quasi annuel et à midi au resto il y avait 3 allemands qui étaient au concert la veille : sur 15 personnes 5 l'avait vu (nous à marseille ).
20% du resto donc !🤣🤣🤣🎸
Je suis arrivé lundi matin à Prague pour mon séjour quasi annuel et à midi au resto il y avait 3 allemands qui étaient au concert la veille : sur 15 personnes 5 l'avait vu (nous à marseille ).
20% du resto donc !🤣🤣🤣🎸

Citation de nicco2 le 18 juin 2025, 7 h 17 minCitation de tofenko le 16 juin 2025, 21 h 13 minAlors ce concert ? Personne du forum n’y a assisté ? Il semble que tout le public n’était pas encore rentré sur Summertime Blues et les quelques extraits vus ici ou là montrent que l’orage semble avoir quelque peu douché l’enthousiasme d’une partie du public mais il faut toujours se méfier du rendu en vidéo…
Pour résumer : un très bon concert, Bruce en forme et en voix mais des conditions médiocres, surtout à cause de la pluie. Le concert a effectivement commencé avant l'heure prévue (environ 5 minutes avant) et la pluie a effectivement commencé pendant Rainmaker (!). Dans les tribunes, un public qui réagit peu jusqu'à la toute dernière ligne droite. Je ferai un compte-rendu détaillé.
Citation de tofenko le 16 juin 2025, 21 h 13 minAlors ce concert ? Personne du forum n’y a assisté ? Il semble que tout le public n’était pas encore rentré sur Summertime Blues et les quelques extraits vus ici ou là montrent que l’orage semble avoir quelque peu douché l’enthousiasme d’une partie du public mais il faut toujours se méfier du rendu en vidéo…
Pour résumer : un très bon concert, Bruce en forme et en voix mais des conditions médiocres, surtout à cause de la pluie. Le concert a effectivement commencé avant l'heure prévue (environ 5 minutes avant) et la pluie a effectivement commencé pendant Rainmaker (!). Dans les tribunes, un public qui réagit peu jusqu'à la toute dernière ligne droite. Je ferai un compte-rendu détaillé.

Citation de nicco2 le 30 juin 2025, 23 h 17 minLe concert épique et orageux San Sebastian m’a donné envie de finir l’interminable compte-rendu de Prague dans lequel le procrastinateur que je suis s’était imprudemment lancé. Let’s go, même si ce soir, c’est déjà Milan 1 !
Depuis une bonne dizaine d’années, l’aéroport Letnany a supplanté le gigantesque stade de Strahov – deuxième plus grand stade au monde – comme scène accueillant les artistes internationaux passant par Prague. Si l’on peut parler de scène. Springsteen était venu à Prague en 2012 dans une autre stade de la ville dont Wikipedia m’apprend qu’il possède une capacité de 20 000 places assises, sans compter la fosse, donc. Ce chiffre relativement bas explique peut-être la préférence donné à Letnany.
Les fans d’Europe centrale devront faire avec. C’est tout ce que Landau aura prévu pour la région , un concert dans un aéroport organisé par Live Nation CZ, producteur que je n’avais pas l’honneur de connaître et que je n’ai plus l’intention de fréquenter.
On se demande bien pourquoi la Tchéquie, 10 millions d’habitants, est préférée à la Pologne, 38 millions, quand on sait que Varsovie a son stade récent avec un toit amovible, comme à Lille. Sans doute la proximité de la riche Autriche y est pour quelque chose. Toutes les stars d’hier et d’aujourd’hui sont venues jouer en Pologne, « nouveau pays fort de l’UE » (M. Jackson, Stones, ACDC, Macca, Taylor Swift…)… sauf Qui-Vous-Savez and the ESB. Bref.Il fait chaud, mais l’accès par le métro est facile et les queues sont moins longues qu’à Lille 1. L’agent de sécurité fait semblant de danser avec mon fils de 8 ans au moment de le fouiller – même farce qu’à Lille. Moins amusant, quand le même sort du sac de mon fils un croissant au chocolat pour déclarer qu’il est impossible que cet article pénètre l’enceinte. Les bouteilles d’eau aussi d’ailleurs. Je crois qu’il plaisante, il ne plaisante pas. Autour de nous, des panneaux lumineux indiquent : canicule, pensez à vous hydrater. Discussion animée, je refuse de céder, nous rebroussons chemin et planquons la nourriture et l’eau dans tous les recoins possibles de nos sacs. Par chance, l’agent de sécurité suivant, moins zélé, nous confisque une bouteille à moitié vide et fait celui qui n’a rien vu pour le reste. On s’en tire bien, mais je dois passer mon moment d’énervement contre la Springsteen Inc qui accepte de travailler avec une telle mafia – l’objectif était de nous obliger à consommer sur place. Je finis par me calmer en me disant que c’est peut-être le dernier concert de Springsteen auquel j’assiste et puis que j’ignore le fin mot de l’affaire, que ce n’est pas la faute du management Springsteen, et que peut-être qu’il n’y avait pas d’autre mafia dans le coin disponible pour organiser le show, je ne sais pas.
Nous nous installons dans les tribunes. Je suis surpris par le gigantisme de la scène et des écrans – en vrai, c’est plus grand que dans les vidéos et mes souvenirs de 2013. La fosse, gigantesque aussi, est bordée par 5 tribunes disposées en arc de cercle autour de la scène. Deux problèmes : les tribunes sont trop éloignées de la scène – la config habituelle ? - créant un espace vide perturbant qui donne la sensation d’être un peu extérieur au spectacle. Mais ce qui me dérange le plus à ce moment, ce sont les nuages menaçants se formant au-dessus de nos têtes et qui m’amène au second problème : les tribunes ne sont pas abritées.
La foule s’installe, et par chez nous, l’ambiance pré-concert est inexistante. Je comprends rapidement que ce lieu, qui sera peut-être le dernier où je verrai Springsteen sera aussi un des moins mémorables. La chaleur accablante laisse place a un temps plus frais. D’un seul coup, un vent fort se lève et, 5 minutes avant l’heure prévue, les musiciens entrent sur scène. Le public est pris par surprise, une grosse partie est encore en train de s’installer ou de traîner à la buvette. Je ne sais pas ce qui passe devant mais, des tribunes, l’ovation est moins puissante que ce qu’aurait pu laisser espérer une attente de deux années. Je devine qu’une partie du public est ici pour voir une légende du rock de passage par Prague, plus par intérêt que par passion. Un hebdo politico culturel tchèque a mis Springsteen en une avec titre : « Bruce Springsteen sait comment battre Donald Trump ». Il y aussi beaucoup de fans étrangers, Allemands, Autrichiens et beaucoup de Polonais, très motivés puisque c’est pour beaucoup la seule chance de voir une idole qui s’obstine à ignorer leur patrie.
Le groupe attaque avec Summertime Blues. Certains ont émis l’hypothèse d’un hommage à Brian Wilson, mais Bruce n’a rien dit sur Wilson (sauf allusion qui m’aurait échappée). La voix de Bruce force trop. On voit des tourbillons de poussière soulevés par le vent dans les coins vides de la fosse. Après, c’est le speech anti-Trump qui soulève une immense ovation. Le détail n’est pas neutre dans cette région de l’Europe traditionnellement pro-USA (car, jeune lecteur de passage, sache que la Russie y a laissé des souvenirs mitigés). Mais ici comme ailleurs, l’image des USA s’est effondrée depuis quelques mois.
Land of Hope and Dreams. Death, Lonesome day. Il est clair que Springsteen est plus en forme et en voix qu’à Lille 1. Dans les tribunes, ambiance est attentiste. Le concert ne prend pas. La lumière du jour, les retardataires qui vont et viennent, l’éloignement de la scène, on est loin de l’ambiance lilloise. Pour tout arranger, le vent perturbe le son et fait bouger l’image sur les écrans. Hormis la performance, rien ne va. J’espère beaucoup de My Love Will not, mais c’est No Surrender qui commence à faire réagir. Le concert va commencer pour de bon, me dis-je, quand les premières gouttes se mettent à tomber – au début de Rainmaker, ça ne s’invente pas. On enfile les pardessus. La pluie redouble d’intensité pendant Darkness et Promised Land, deux titres dont je n’ai aucun souvenir, empressé que j’étais auprès de mes deux compagnons : l’un vit son premier concert, l’autre son second, mais il est né six mois avant la résidence Broadway. Après, la pluie baisse d’intensité mais ne cessera pas jusqu’à la fin de Born in the USA. Elle redoublera encore avant le début du final, je ne me souviens plus quand.
Je sais, la pluie, parfois, c’est magique, à San Siro ou a San Sebastian. Mais il faut des circonstances, un public exceptionnel ou un évènement quelconque qui vient faire dérailler le show, comme l’autre jour en Espagne. A Prague, c’était juste une pluie chiante, qui venait encore compliquer un show qui ne démarrait pas dans un contexte méga optimal.
Springsteen a continué imperturbablement à dérouler le set prévu, différent de 4 ou 5 titres de celui de Lille 1. Je trouve le show 2025 construit, cohérent, fort et je préfère la cohérence à la recherche du « titre rare ». Mais dans le cas présent, quand l’artiste doit manifestement se battre plus qu’à l’ordinaire pour gagner le public, je comprends mal qu’il n’opère pas quelques modifications ; oh pas grand-chose, remplacer un ou deux morceaux sombres par des Out in the Street, Glory Days, quelque chose qui permettrait de chauffer un public soumis à des conditions médiocres. Soit.Cela fait qu’on suivra le cœur noir du show, ce long passage sombre de River jusqu’à City of Ruins, un peu de manière extérieure, distante. Je jetai des regards interrogateurs vers le ciel et vers le plus jeune de mes compagnons qui s’amusait moins qu’à Lille et préférerait manifestement abréger l’affaire. Je leur propose d’attendre jusqu’à Born in the USA pour au moins profiter du début-de-la-fin. House of 1000 Guitars reste un de mes moment préférés du show, c’est aussi un des mieux chantés. Because the Night, tube universel, réveille notre tribune. Mais Human Touch, choix de connaisseur blasé, la fait se rasseoir. D’autant que je me souvienne, les choses ont basculé à partir de Wrecking Ball, percutant avec ses attaques en piquée, donnant au show la forme que j’espérais. Badlands et presque tout le monde est debout autour de nous, seul un couple placé devant nous résiste encore et toujours. Arrive Born in the USA, théoriquement notre moment de partir, mais l’ambiance et très forte et la pluie cesse. Nous pouvons rester.
La dernière demi-heure se passe exactement comme toutes les meilleures de fins de concert de Springsteen, avec ce supplément de bonheur qu’offre un concert gagné de haute lutte. Un Twist & Shout mémorable conclut le show, faisant même se lever le couple réticent. Comme convenu, nous quittons les lieux pendant Chimes of Freedom pour éviter au petit la galère du métro bondé.
C’est une des plus belles chansons de Dylan, surtout dans la version Byrds/Springsteen. Terriblement d’actualité encore « Flashing for the refugees on the unarmed road of flight
And for each and every underdog soldier in the night ». En entendant la chanson résonner pendant que nous quittons les lieux, je repense à la version entendue à Bercy en 1988, et je me demande si ce soir est mon dernier concert de Springsteen. Je fais comme si, en espérant me tromper.Sur Prague, toutes les opinions sur les sites de fans polonais (oui, il y en a) et ailleurs que j’ai pu lire étaient extatiques « Springsteen a réussi à faire oublier la pluie » etc.
Oui, Prague 2025 n’était pas forcément le meilleur endroit pour voir cette tournée, mais c’était une performance forte et irréprochable. Je préfère mesurer la chance extraordinaire que nous avons de voir encore Springsteen avec le E St Band, sur scène, aussi bon, aussi pertinent et éveillé artistiquement. On s’en souviendra et le reste importe peu.
Le concert épique et orageux San Sebastian m’a donné envie de finir l’interminable compte-rendu de Prague dans lequel le procrastinateur que je suis s’était imprudemment lancé. Let’s go, même si ce soir, c’est déjà Milan 1 !
Depuis une bonne dizaine d’années, l’aéroport Letnany a supplanté le gigantesque stade de Strahov – deuxième plus grand stade au monde – comme scène accueillant les artistes internationaux passant par Prague. Si l’on peut parler de scène. Springsteen était venu à Prague en 2012 dans une autre stade de la ville dont Wikipedia m’apprend qu’il possède une capacité de 20 000 places assises, sans compter la fosse, donc. Ce chiffre relativement bas explique peut-être la préférence donné à Letnany.
Les fans d’Europe centrale devront faire avec. C’est tout ce que Landau aura prévu pour la région , un concert dans un aéroport organisé par Live Nation CZ, producteur que je n’avais pas l’honneur de connaître et que je n’ai plus l’intention de fréquenter.
On se demande bien pourquoi la Tchéquie, 10 millions d’habitants, est préférée à la Pologne, 38 millions, quand on sait que Varsovie a son stade récent avec un toit amovible, comme à Lille. Sans doute la proximité de la riche Autriche y est pour quelque chose. Toutes les stars d’hier et d’aujourd’hui sont venues jouer en Pologne, « nouveau pays fort de l’UE » (M. Jackson, Stones, ACDC, Macca, Taylor Swift…)… sauf Qui-Vous-Savez and the ESB. Bref.
Il fait chaud, mais l’accès par le métro est facile et les queues sont moins longues qu’à Lille 1. L’agent de sécurité fait semblant de danser avec mon fils de 8 ans au moment de le fouiller – même farce qu’à Lille. Moins amusant, quand le même sort du sac de mon fils un croissant au chocolat pour déclarer qu’il est impossible que cet article pénètre l’enceinte. Les bouteilles d’eau aussi d’ailleurs. Je crois qu’il plaisante, il ne plaisante pas. Autour de nous, des panneaux lumineux indiquent : canicule, pensez à vous hydrater. Discussion animée, je refuse de céder, nous rebroussons chemin et planquons la nourriture et l’eau dans tous les recoins possibles de nos sacs. Par chance, l’agent de sécurité suivant, moins zélé, nous confisque une bouteille à moitié vide et fait celui qui n’a rien vu pour le reste. On s’en tire bien, mais je dois passer mon moment d’énervement contre la Springsteen Inc qui accepte de travailler avec une telle mafia – l’objectif était de nous obliger à consommer sur place. Je finis par me calmer en me disant que c’est peut-être le dernier concert de Springsteen auquel j’assiste et puis que j’ignore le fin mot de l’affaire, que ce n’est pas la faute du management Springsteen, et que peut-être qu’il n’y avait pas d’autre mafia dans le coin disponible pour organiser le show, je ne sais pas.
Nous nous installons dans les tribunes. Je suis surpris par le gigantisme de la scène et des écrans – en vrai, c’est plus grand que dans les vidéos et mes souvenirs de 2013. La fosse, gigantesque aussi, est bordée par 5 tribunes disposées en arc de cercle autour de la scène. Deux problèmes : les tribunes sont trop éloignées de la scène – la config habituelle ? - créant un espace vide perturbant qui donne la sensation d’être un peu extérieur au spectacle. Mais ce qui me dérange le plus à ce moment, ce sont les nuages menaçants se formant au-dessus de nos têtes et qui m’amène au second problème : les tribunes ne sont pas abritées.
La foule s’installe, et par chez nous, l’ambiance pré-concert est inexistante. Je comprends rapidement que ce lieu, qui sera peut-être le dernier où je verrai Springsteen sera aussi un des moins mémorables. La chaleur accablante laisse place a un temps plus frais. D’un seul coup, un vent fort se lève et, 5 minutes avant l’heure prévue, les musiciens entrent sur scène. Le public est pris par surprise, une grosse partie est encore en train de s’installer ou de traîner à la buvette. Je ne sais pas ce qui passe devant mais, des tribunes, l’ovation est moins puissante que ce qu’aurait pu laisser espérer une attente de deux années. Je devine qu’une partie du public est ici pour voir une légende du rock de passage par Prague, plus par intérêt que par passion. Un hebdo politico culturel tchèque a mis Springsteen en une avec titre : « Bruce Springsteen sait comment battre Donald Trump ». Il y aussi beaucoup de fans étrangers, Allemands, Autrichiens et beaucoup de Polonais, très motivés puisque c’est pour beaucoup la seule chance de voir une idole qui s’obstine à ignorer leur patrie.
Le groupe attaque avec Summertime Blues. Certains ont émis l’hypothèse d’un hommage à Brian Wilson, mais Bruce n’a rien dit sur Wilson (sauf allusion qui m’aurait échappée). La voix de Bruce force trop. On voit des tourbillons de poussière soulevés par le vent dans les coins vides de la fosse. Après, c’est le speech anti-Trump qui soulève une immense ovation. Le détail n’est pas neutre dans cette région de l’Europe traditionnellement pro-USA (car, jeune lecteur de passage, sache que la Russie y a laissé des souvenirs mitigés). Mais ici comme ailleurs, l’image des USA s’est effondrée depuis quelques mois.
Land of Hope and Dreams. Death, Lonesome day. Il est clair que Springsteen est plus en forme et en voix qu’à Lille 1. Dans les tribunes, ambiance est attentiste. Le concert ne prend pas. La lumière du jour, les retardataires qui vont et viennent, l’éloignement de la scène, on est loin de l’ambiance lilloise. Pour tout arranger, le vent perturbe le son et fait bouger l’image sur les écrans. Hormis la performance, rien ne va. J’espère beaucoup de My Love Will not, mais c’est No Surrender qui commence à faire réagir. Le concert va commencer pour de bon, me dis-je, quand les premières gouttes se mettent à tomber – au début de Rainmaker, ça ne s’invente pas. On enfile les pardessus. La pluie redouble d’intensité pendant Darkness et Promised Land, deux titres dont je n’ai aucun souvenir, empressé que j’étais auprès de mes deux compagnons : l’un vit son premier concert, l’autre son second, mais il est né six mois avant la résidence Broadway. Après, la pluie baisse d’intensité mais ne cessera pas jusqu’à la fin de Born in the USA. Elle redoublera encore avant le début du final, je ne me souviens plus quand.
Je sais, la pluie, parfois, c’est magique, à San Siro ou a San Sebastian. Mais il faut des circonstances, un public exceptionnel ou un évènement quelconque qui vient faire dérailler le show, comme l’autre jour en Espagne. A Prague, c’était juste une pluie chiante, qui venait encore compliquer un show qui ne démarrait pas dans un contexte méga optimal.
Springsteen a continué imperturbablement à dérouler le set prévu, différent de 4 ou 5 titres de celui de Lille 1. Je trouve le show 2025 construit, cohérent, fort et je préfère la cohérence à la recherche du « titre rare ». Mais dans le cas présent, quand l’artiste doit manifestement se battre plus qu’à l’ordinaire pour gagner le public, je comprends mal qu’il n’opère pas quelques modifications ; oh pas grand-chose, remplacer un ou deux morceaux sombres par des Out in the Street, Glory Days, quelque chose qui permettrait de chauffer un public soumis à des conditions médiocres. Soit.
Cela fait qu’on suivra le cœur noir du show, ce long passage sombre de River jusqu’à City of Ruins, un peu de manière extérieure, distante. Je jetai des regards interrogateurs vers le ciel et vers le plus jeune de mes compagnons qui s’amusait moins qu’à Lille et préférerait manifestement abréger l’affaire. Je leur propose d’attendre jusqu’à Born in the USA pour au moins profiter du début-de-la-fin. House of 1000 Guitars reste un de mes moment préférés du show, c’est aussi un des mieux chantés. Because the Night, tube universel, réveille notre tribune. Mais Human Touch, choix de connaisseur blasé, la fait se rasseoir. D’autant que je me souvienne, les choses ont basculé à partir de Wrecking Ball, percutant avec ses attaques en piquée, donnant au show la forme que j’espérais. Badlands et presque tout le monde est debout autour de nous, seul un couple placé devant nous résiste encore et toujours. Arrive Born in the USA, théoriquement notre moment de partir, mais l’ambiance et très forte et la pluie cesse. Nous pouvons rester.
La dernière demi-heure se passe exactement comme toutes les meilleures de fins de concert de Springsteen, avec ce supplément de bonheur qu’offre un concert gagné de haute lutte. Un Twist & Shout mémorable conclut le show, faisant même se lever le couple réticent. Comme convenu, nous quittons les lieux pendant Chimes of Freedom pour éviter au petit la galère du métro bondé.
C’est une des plus belles chansons de Dylan, surtout dans la version Byrds/Springsteen. Terriblement d’actualité encore « Flashing for the refugees on the unarmed road of flight
And for each and every underdog soldier in the night ». En entendant la chanson résonner pendant que nous quittons les lieux, je repense à la version entendue à Bercy en 1988, et je me demande si ce soir est mon dernier concert de Springsteen. Je fais comme si, en espérant me tromper.
Sur Prague, toutes les opinions sur les sites de fans polonais (oui, il y en a) et ailleurs que j’ai pu lire étaient extatiques « Springsteen a réussi à faire oublier la pluie » etc.
Oui, Prague 2025 n’était pas forcément le meilleur endroit pour voir cette tournée, mais c’était une performance forte et irréprochable. Je préfère mesurer la chance extraordinaire que nous avons de voir encore Springsteen avec le E St Band, sur scène, aussi bon, aussi pertinent et éveillé artistiquement. On s’en souviendra et le reste importe peu.
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Citation de tofenko le 1 juillet 2025, 7 h 23 minMerci pour ce beau compte rendu. Je supposais que le début en avance était peut-être dû à la météo (?) mais je constate qu’il a commencé aussi en avance à Milan 1. Il veut se coucher tôt, papy ? 😉
C’est anecdotique mais je n’aime pas cette façon de faire. Au prix des places, c’est un minimum de commencer à l’heure.
Merci pour ce beau compte rendu. Je supposais que le début en avance était peut-être dû à la météo (?) mais je constate qu’il a commencé aussi en avance à Milan 1. Il veut se coucher tôt, papy ? 😉
C’est anecdotique mais je n’aime pas cette façon de faire. Au prix des places, c’est un minimum de commencer à l’heure.