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TOL - Anecdotes

Clarence Clemons, c'était bien le Manu Dibango américain?

Darlington County n'avait pas été joué à Worcester, ni jamais dans la tournée TOL (me semble-t-il).

La tournée TOL n'était pas si mal que ça (surtout la partie US) mais à la décharge de Loupien les débuts de tournées de Springsteen sont souvent poussifs. Par ailleurs, tu devrais lire son papier sur Slane Castle : il n'avait pas aimé la tournée 85 non plus.

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Citation de Fabrice le 30 janvier 2022, 15 h 02 min

Clarence Clemons, c'était bien le Manu Dibango américain?

Darlington County n'avait pas été joué à Worcester, ni jamais dans la tournée TOL (me semble-t-il).

La tournée TOL n'était pas si mal que ça (surtout la partie US) mais à la décharge de Loupien les débuts de tournées de Springsteen sont souvent poussifs. Par ailleurs, tu devrais lire son papier sur Slane Castle : il n'avait pas aimé la tournée 85 non plus.

Oui mais il est quand même permis de ne pas trop aimer le Springsteen des années 80… le son terrible de la batterie de Max, les synthés surmixés, le manque de charisme de Nils, son son de guitare FM, le look général des uns et des autres (A commencer par Bruce body-buildé, mais il faudrait parler aussi des pulls de Roy et Danny… désolé mais avant Kurt Cobain, il n'était pas permis de monter sur scène en pull !!), les chorégraphies plan-plan tous en ligne, avec chapeaux de cow-boy géant sur la tête… non c'est décidément pas la meilleure période, hein)

Les papiers de Libé je viens des relire mais je les avais tous lus à l'époque. Ceux de Loupien sont franchement insupportables de connerie, de mépris social et de xénophobie. Sans parler des sous-entendus de Bayon sur la supposée homosexualité cachée de "Brucie". C'était sa grande spécialité à l'époque de "outer" de prétendus gays honteux de l'être. Il l'a beaucoup fait ensuite avec Eric et Ramzy par exemple. Aujourd'hui certains prétendent que Brigitte Macron est un homme, c'est du même tonneau.

Je les trouvais déjà pénibles à l'époque, mais bizarrement ça ne m'a dissuadé de rien, ni d'aimer Springsteen, ni de continuer à lire Libé. Il faut quand même se souvenir que de toute façon, jusqu'à après l'an 2000 à peu près, c'était un peu la honte d'aimer Springsteen chez les fans de rock. Trop plouc, trop bourrin, trop premier degré, trop ricain, trop musclé, trop FM, trop Elvis, pas assez Dylan, pas assez drogué, trop de claviers, trop de sax… j'ai tout entendu.  C'était tellement plus facile, plus chic et bien vu d'aimer Bowie, le Velvet, Joy Division ou les Smiths… mais citer Springsteen en soirée ou en répète vous faisait passer pour le dernier des beaufs… pour faire pire encore, il fallait aimer Johnny ou U2…

Quelques années plus tard, c'était pareil : honteux d'aimer Oasis ! Il fallait préférer Blur ou encore mieux Radiohead, deux groupes responsables d'avoir écrit un tube chacun, quand les frangins Gallagher en ont pondu des dizaines mais étaient tellement moins chics.

Avec le recul, on pourra quand même se consoler en regardant ce que sont devenus ces rock-critics hautains et agaçants qui se voulaient les parangons du bon goût à l'époque : Bayon et Loupien ont dégagé de Libé il ya bien longtemps (avec beaucoup d'argent), Ungemuth écrit au Figaro Magazine (et il a adoré Letter To You), Eudeline écrit dans un mensuel d'extrême-droite… Manoeuvre, qui a compris après tout le monde l'importance du hip-hop en devenant sur le tard pote avec Joey Starr, a plus ou moins fini de couler Rock & Folk. Libé survit grâce à son actionnaire et pleure aujourd'hui pour avoir une interview de Lavilliers quand il sort un album… après avoir pendant 40 ans ignoré cette génération-là : les Renaud, Goldman, Aubert, Cabrel, même Higelin, et même Daho qui avait pourtant tout pour leur plaire… tous méprisés parce qu'ils avaient le mauvais goût de faire des hits.

Ce mépris des élites intellectuelles pour tout ce qui est populaire, pour tout ce qui touche les "gens", et qui allait de paire avec leur mépris du social en général (c'est ballot quand on se prétend social-démocrate) explique aujourd'hui en grande partie pourquoi les catégories populaires ne votent plus à gauche, votent à droite ou à l'extreme-droite ou majoritairement s'abstiennent. Quand on prend les gens pour des cons, ils vont voir ailleurs.

turnpike a réagi à ce message.
turnpike

Je suis bien d'accord avec l'ensemble de ce que tu dis. Y compris sur tes reproches sur Springsteen sauf sur 88 (ou c'est déjà nettement mieux d'un point de vue vestimentaire qu'en 85!). Oui, il reste des lourdeurs de sons (et des trucs ratés comme la version de Can't Help Falling In Love) mais il y a quand même une tentative réelle de se renouveler, de renouer avec une partie oubliée de son répertoire, de réincarner la dimension "soul" de sa musique. Le problème, c'est qu'une fois la bonne formule trouvée (notamment dans les concerts de NYC en mai 88 qui sont remarquables), Springsteen passe dans des stades, qui sont en décalage complet, et retourne à une set list un peu Born In The USA, le retour.

 

 

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Citation de Kyle William le 30 janvier 2022, 16 h 40 min

Il faut quand même se souvenir que de toute façon, jusqu'à après l'an 2000 à peu près, c'était un peu la honte d'aimer Springsteen chez les fans de rock. Trop plouc, trop bourrin, trop premier degré, trop ricain, trop musclé, trop FM, trop Elvis, pas assez Dylan, pas assez drogué, trop de claviers, trop de sax…

 

Sans aller jusque-là, quand un copain m'a fait écouter Bruce vers fin des années 70, je n'ai pas trop aimé, je trouvais sa musique trop simple, trop basique.

À l'époque, j'étais à fond dans Led Zeppelin, Pink Floyd, blue oyster cult, uriah heep, tangerine dream...

J'avais les cheveux au ras des fesses et le cerveau embrumé par le cannabis.

Ce n'est que bien plus tard, quand les vapeurs de Ganja se sont dissipées que j'ai commencé à aimer la musique de Bruce à la sortie du " Live in New York City "  

Bruce est redevenu fréquentable à partir de Tom Joad si je me rappelle non ? Quand Télerama a commencé à en parler en bien....

Ou plutôt avec ses BO de Philadelphia et Dead man walking.

Ces années là, la dernière ligne droite avant les 90´s, marque aussi l’explosion du marché du disque vers des hauteurs jamais atteintes. Entre autre grâce (a cause?) du développement maintenant rapide et entériné du support cd.
Et pour la France, le marché a été boosté par l’autorisation de la pub TV sur le disque, véritable trampoline pour des sphères de CA et de marges alors jamais atteintes.

Evidement sa bossitude avec le succès planétaire avait atteint un status de super mega superstar mega mondiale et les enjeux qui accompagnaient la parution et la tournée de TOL faisaient ressembler les réunions du G7 à une aimable partie de baby foot entre copains 🙂

C’était donc la frénésie chez CBS, et l’étage marketing (le 4e) était dans un état de préparation de la guerre mondiale…réunions stratégiques chez le pedege, RV téléphoniques secrets, etc etc…j’assistais à ça, car tout tournait autour de ça pendant quelques semaines. Et je me souviens, entre autre, de mon voisin de bureau, en charge du projet, et plus largement de ceux générés par CBS US, ne fermant plus l’œil de la nuit car il faisait face aux coups de fils nocturnes des pontes américains. Décalage horaire et enjeux aidant (on parle d’une époque où le portable n’était pas), les coups de fils il les recevait chez lui entre minuit et 4 du mat.
Il arrivait donc au bureau vers midi, la tronche enfarinée, avec sous le bras les dossiers réglés pendant la nuit et qu’il devait mettre en application de jour.

Chez nous en France,  il y avait donc eu un gros deal de sortie avec NRJ et la 5, la chaîne de Berlusconi, qui à l’époque était supposée tout casser dans le PAF. Genre campagne de pub TV de ouf, et soirée spéciale avec Childeric, la nouvelle star du PAF.
Tout ça était un peu too much, et si je découvrais de près tout ça, ça m’a plutôt donné envie de faire autre chose, m’éloigner des maisons de disques, et filer vers l’édition musicale, métier plus en phase avec mon moi même que j’ai.
Mais le vivre dans le cœur de la matrice était et a été une sacrée expérience. Il faut dire qu’elle a été amplifiée par l’excellente entente et atmosphère qui régnait au sein de l’équipe de 4 que nous étions, tous restés potes depuis, malgré le fait que les uns et les autres aient quitté ce qu’on appelait « la firme » entre nous, depuis.
La firme en question allait devenir Sony et le boss allait en profiter pour signer un nouveau et juteux gros contrat avec les nouveaux tôliers.
Ce qui lui avait valu un dessin humoristique hilarant dans billboard, le journal de référence du métier du disque.

Personnellement, je pensais que j’avais perdu « mon Bruce ». Celui que j’avais découvert, comme beaucoup sur ce forum, plutôt en loucedé. Celui qui appartenait encore aux initiés et que j’avais défendu frénétiquement pendant mes années disquaire était devenu avec le succès de « BitU » et le développement du marché, un enjeux commercial incroyable.
Il avait épousé une mannequin et était parti vivre à LA, loin du NJ. C’était troublant.
D’ailleurs je garde un souvenir mitigé des deux concerts de la tournée que j’avais vu. C’était trop gros tout ça.
Heureusement les deux dates « Human rights » et les deux sets bruts au POPB, rock, électriques, et en formation resserrée du E Street m’avaient rassuré et avaient remis d’aplomb le pourquoi j’aimais fondamentalement ce bonhomme.
….Évidement je ne me doutais pas, à ce moment là, qu’il faudrait attendre 11 ans avant de revoir ces gars ensemble sur scène.

Outre le dessin du billboard, je poste deux trucs assez symboliques de ces années là…

La multiplication des supports en vue de générer du chiffre en était à ses débuts. Ils avaient donc imaginé un « picture CD » (les cd’s a l’époque avaient encore une présentation austère). Ce qui est quand même très con, quand on sait que l’objet se lit dans un lecteur fermé…Ce truc du pic cd avait été réservé à Bruce, Terence Trent d’Arby et George Michael.

Et puis le mur de Berlin allait tomber. Ce qui allait ouvrir un certain nombre de pays à la culture occidentale assumée. Et aidée. L’hiver suivant j’étais allé en Pologne pour un tournage de clip. Et j’y avais trouvé cet exemplaire de TOL en pressage local. Un des qq disques CBS fabriqués sur place sous licence avec ceux qui possédaient encore le marché local. Avant que celui ci et celui des pays environnants soit entièrement intégré au bloc ouest.

A part tout cela, TOL est un disque que j’aime beaucoup. J’en adore l’ouverture et ce « ain’t got you » tout rêche et épuré. J’en adore l’atmosphère. Cette mélancolie palpable tout du long. Et j’aime beaucoup la fin de la face B, avec l’enchaînement du merveilleux « one step up »(titre pour lequel je voterais), avec « when you’re alone », « Valentine’s Day ».

C’était clairement la fin d’une époque cet album.

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toujours un plaisir de te lire ... et encore plus pour les gens de notre âge qui ont connu cette période.