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Sondage et Impressions TOL
Citation de Marc le 28 février 2022, 11 h 04 min
Après une petite pause dans les sondages (becoz un peu sous l'eau en ce moment, en deux mots, pas en un seul bien sûr) et après une petite piqûre de rappel du sieur Yvvan que je remercie je relance quelques sondages.
Notez que si certains veulent lancer ceux qui ne l'ont pas encore été ça ne me pose aucun souci (j'avoue en revanche que je ne sais pas si seuls les modos ont la possibilité de poster des sondages ou bien si c'est ouvert à tous)
Le lien vers les infos de cet album un peu "surprenant" après BITUSA : Infos Album Tunnel of Love
A vos claviers L&G
Après une petite pause dans les sondages (becoz un peu sous l'eau en ce moment, en deux mots, pas en un seul bien sûr) et après une petite piqûre de rappel du sieur Yvvan que je remercie je relance quelques sondages.
Notez que si certains veulent lancer ceux qui ne l'ont pas encore été ça ne me pose aucun souci (j'avoue en revanche que je ne sais pas si seuls les modos ont la possibilité de poster des sondages ou bien si c'est ouvert à tous)
Le lien vers les infos de cet album un peu "surprenant" après BITUSA : Infos Album Tunnel of Love
A vos claviers L&G
Citation de gwenrub le 1 mars 2022, 8 h 18 minsans doute le plus sous estimé de ses albums. j'aurai voulu qu'il en joue un peu plus sur scène ques les habituels tougher than the rest
sans doute le plus sous estimé de ses albums. j'aurai voulu qu'il en joue un peu plus sur scène ques les habituels tougher than the rest

Citation de outlawpedro le 30 mars 2022, 16 h 38 minBien, je reprends le fil de mes impressions après quelques mois de pause , par fainéantise ou plus surement par manque de temps (je confirme que les retraités sont "overbookés") ..
Album "surprenant" comme dit Marc, surtout après BITUSA.
On passait, du rocker bodybuildé, au costard cravate et à une musique plus pop que rock, et cela en a surpris plus d'un.
Avec du recul un album effectivement sous estimé .
J'ai voté pour "Tougher than the rest" pour l'émotion que cela dégage toujours en moi ... je ne m'en lasse jamais
Bien, je reprends le fil de mes impressions après quelques mois de pause , par fainéantise ou plus surement par manque de temps (je confirme que les retraités sont "overbookés") ..
Album "surprenant" comme dit Marc, surtout après BITUSA.
On passait, du rocker bodybuildé, au costard cravate et à une musique plus pop que rock, et cela en a surpris plus d'un.
Avec du recul un album effectivement sous estimé .
J'ai voté pour "Tougher than the rest" pour l'émotion que cela dégage toujours en moi ... je ne m'en lasse jamais

Citation de Fabrice le 30 mars 2022, 20 h 16 minEffectivement, c'est un album qui a été sous-estimé. J'emploie le passé à dessein car je crois que le disque s'est installé parmi les tous meilleurs pour nombre d'entre nous. Avec le temps, bien des réticences sont tombées.
J'étais jeune à la sortie de Tunnel et donc peut-être y-a-t-il eu un certain décalage entre les thématiques de l'album et mon "vécu". Néanmoins, je crois que j'ai accroché à cet album qui a été le premier dont j'ai assisté à la sortie en tant que "fan". Il a donc une place particulière pour moi. Rétrospectivement, ce qui me frappe c'est à quel point ce disque est une suite à The River plus qu'à Born In The USA. J'ai l'impression de retrouver certains des personnages de The River et je me demande si l'écriture de ces chansons n'avaient pas été pour Springsteen le révélateur que sa vie n'avait pas beaucoup avancé (malgré le succès). Les mêmes incertitudes, les mêmes inquiétudes, les mêmes doutes et les mêmes espoirs.
Avec cette idée en tête, j'ai choisi Valentine's Day, un autre Wreck On The Highway. Ce n'est sans doute pas la meilleure chanson de l'album : Brilliant Disguise est un single parfait et une chanson "intemporelle". Mais V. Day est une conclusion parfaite à l'album.
Effectivement, c'est un album qui a été sous-estimé. J'emploie le passé à dessein car je crois que le disque s'est installé parmi les tous meilleurs pour nombre d'entre nous. Avec le temps, bien des réticences sont tombées.
J'étais jeune à la sortie de Tunnel et donc peut-être y-a-t-il eu un certain décalage entre les thématiques de l'album et mon "vécu". Néanmoins, je crois que j'ai accroché à cet album qui a été le premier dont j'ai assisté à la sortie en tant que "fan". Il a donc une place particulière pour moi. Rétrospectivement, ce qui me frappe c'est à quel point ce disque est une suite à The River plus qu'à Born In The USA. J'ai l'impression de retrouver certains des personnages de The River et je me demande si l'écriture de ces chansons n'avaient pas été pour Springsteen le révélateur que sa vie n'avait pas beaucoup avancé (malgré le succès). Les mêmes incertitudes, les mêmes inquiétudes, les mêmes doutes et les mêmes espoirs.
Avec cette idée en tête, j'ai choisi Valentine's Day, un autre Wreck On The Highway. Ce n'est sans doute pas la meilleure chanson de l'album : Brilliant Disguise est un single parfait et une chanson "intemporelle". Mais V. Day est une conclusion parfaite à l'album.

Citation de cc rider le 1 avril 2022, 8 h 48 minAlbum sous estimé, oui.
En remettant les choses dans leur contexte, il y avait un problème de plug à la sortie du disque. Le branchement entre le status acquis par le boss à ce moment là, le gigantisme devenu norme de la tournée, et le propos intimiste, moins « universel » que celui de l’album précédent. Sans même parler de l’image et sa réputation de musclor survitaminé battue ici en brèche dès le premiers clip et lorsque à été dévoilé la pochette. Le disque a une vraie identité, un vrai propos. Une mélancolie qui l’accompagne extrêmement touchante. Et son lot de titres merveilleux. Et pourtant il n’a pas laissé beaucoup de traces depuis dans les sets list du E Street. D’ailleurs (je parle en laissant courir le feeling sans avoir vérifié le truc en profondeur), il me semble que les chansons de cet album sont vraiment réapparues sur scène de manière plus régulières voire denses à l’occasion de certains gigs, lors de la tournée solo Devils. Disque dont il se rapproche beaucoup pour moi, créant même un binôme, en tout cas pour moi, avec « Devils and Dust ». Par son atmosphère et ses thématiques. C’est la même facette de l’homme qui se dévoile entre l’échec dans sa vie privée et l’impasse avec son band en 88, et le père de famille de 2005.
Difficile pour moi de ressortir un titre préféré. Même si la délicatesse et l’envoûtant de « one step up » me touche coule à chaque écoute
Album sous estimé, oui.
En remettant les choses dans leur contexte, il y avait un problème de plug à la sortie du disque. Le branchement entre le status acquis par le boss à ce moment là, le gigantisme devenu norme de la tournée, et le propos intimiste, moins « universel » que celui de l’album précédent. Sans même parler de l’image et sa réputation de musclor survitaminé battue ici en brèche dès le premiers clip et lorsque à été dévoilé la pochette. Le disque a une vraie identité, un vrai propos. Une mélancolie qui l’accompagne extrêmement touchante. Et son lot de titres merveilleux. Et pourtant il n’a pas laissé beaucoup de traces depuis dans les sets list du E Street. D’ailleurs (je parle en laissant courir le feeling sans avoir vérifié le truc en profondeur), il me semble que les chansons de cet album sont vraiment réapparues sur scène de manière plus régulières voire denses à l’occasion de certains gigs, lors de la tournée solo Devils. Disque dont il se rapproche beaucoup pour moi, créant même un binôme, en tout cas pour moi, avec « Devils and Dust ». Par son atmosphère et ses thématiques. C’est la même facette de l’homme qui se dévoile entre l’échec dans sa vie privée et l’impasse avec son band en 88, et le père de famille de 2005.
Difficile pour moi de ressortir un titre préféré. Même si la délicatesse et l’envoûtant de « one step up » me touche coule à chaque écoute

Citation de Kyle William le 1 avril 2022, 12 h 38 minComme Fabrice, c’est le premier de ses albums que j’ai attendu avec impatience en tant que nouveau converti, et le premier qui m’a déçu. Depuis, l’attente puis la déception accompagnent à tel point systématiquement chaque album de Springsteen que je me suis habitué et que ça fait partie du truc. Mais cet album-là, j’ai eu vraiment beaucoup de mal et encore aujourd’hui c’est clairement un de ceux que je réécoute le moins, même si je reconnais que plusieurs excellentes chansons figurent dessus. Déjà, j’avais 19 ans, je n’avais pas de copine, n’en avais jamais eu à cause de ma foutue timidité, avais le cœur brisé après m’être morfondu d’amour 3 ans pour une jeune personne qui ne m’avait accordé que son amitié et avait fini dans les bras d’un autre, qu’elle a même épousé, donc je me sentais franchement peu concerné par les problèmes de couple rencontrés par le boss et sa première épouse lors de leur expérience conjugale merdique, problèmes qui inspirent la quasi-totalité des chansons du disque. Par ailleurs j’ai trouvé d’emblée, et je pense toujours que l’album souffre d’une production assez épouvantable qui l’a fait sonner ringard dès sa sortie. Je n’avais rien contre les synthétiseurs tels qu’utilisés par Roy Bittan et Danny Federici sur Born In The USA. Je trouve qu’ils créent une atmosphère admirable sur des morceaux comme Downbound Train ou I’m On Fire, mais sur Tunnel Of Love (et sur d’autres albums suivants, notamment TGOTJ), Bruce tout seul jouant avec des boîtes à rythme et des synthés en 1987, et sortant des sons d’usine sur son Yamaha DX7 que Jean-Michel Jarre et Vangelis avaient cessé d’utiliser en 1979, c’était trop pour moi. C’est pas seulement que le synthé est moins rock’n’roll que la guitare, c’était surtout le signe que le boss commençait à être largué, passé apparemment complètement à côté de tous les groupes anglais et européens utilisant admirablement cet outil, notamment dans sa version analogique, non seulement les New Order, Dépêche Mode et autres mais même 15 ans avant, les Who, les Wings, le Floyd.. ajoutons le look costard, bolo-tie, définitivement ploucos, la pochette moche, première d’une longue série toujours en cours, la typographie avec son effet ombré typique de l’arrivée du Macintosh (1987), il faut avouer qu’il n’y avait pas grand-chose à sauver. Alors album sous-estimé, au regard de la qualité de certaines chansons, oui certainement, mais pépite oubliée qui mériterait une réhabilitation et un coffret coûteux , je n’irai pas jusque là.
Comme Fabrice, c’est le premier de ses albums que j’ai attendu avec impatience en tant que nouveau converti, et le premier qui m’a déçu. Depuis, l’attente puis la déception accompagnent à tel point systématiquement chaque album de Springsteen que je me suis habitué et que ça fait partie du truc. Mais cet album-là, j’ai eu vraiment beaucoup de mal et encore aujourd’hui c’est clairement un de ceux que je réécoute le moins, même si je reconnais que plusieurs excellentes chansons figurent dessus. Déjà, j’avais 19 ans, je n’avais pas de copine, n’en avais jamais eu à cause de ma foutue timidité, avais le cœur brisé après m’être morfondu d’amour 3 ans pour une jeune personne qui ne m’avait accordé que son amitié et avait fini dans les bras d’un autre, qu’elle a même épousé, donc je me sentais franchement peu concerné par les problèmes de couple rencontrés par le boss et sa première épouse lors de leur expérience conjugale merdique, problèmes qui inspirent la quasi-totalité des chansons du disque. Par ailleurs j’ai trouvé d’emblée, et je pense toujours que l’album souffre d’une production assez épouvantable qui l’a fait sonner ringard dès sa sortie. Je n’avais rien contre les synthétiseurs tels qu’utilisés par Roy Bittan et Danny Federici sur Born In The USA. Je trouve qu’ils créent une atmosphère admirable sur des morceaux comme Downbound Train ou I’m On Fire, mais sur Tunnel Of Love (et sur d’autres albums suivants, notamment TGOTJ), Bruce tout seul jouant avec des boîtes à rythme et des synthés en 1987, et sortant des sons d’usine sur son Yamaha DX7 que Jean-Michel Jarre et Vangelis avaient cessé d’utiliser en 1979, c’était trop pour moi. C’est pas seulement que le synthé est moins rock’n’roll que la guitare, c’était surtout le signe que le boss commençait à être largué, passé apparemment complètement à côté de tous les groupes anglais et européens utilisant admirablement cet outil, notamment dans sa version analogique, non seulement les New Order, Dépêche Mode et autres mais même 15 ans avant, les Who, les Wings, le Floyd.. ajoutons le look costard, bolo-tie, définitivement ploucos, la pochette moche, première d’une longue série toujours en cours, la typographie avec son effet ombré typique de l’arrivée du Macintosh (1987), il faut avouer qu’il n’y avait pas grand-chose à sauver. Alors album sous-estimé, au regard de la qualité de certaines chansons, oui certainement, mais pépite oubliée qui mériterait une réhabilitation et un coffret coûteux , je n’irai pas jusque là.

Citation de cc rider le 1 avril 2022, 15 h 22 minC’est vrai qu’il sonnait ringard dès sa sortie cet album.
Un autre problème de plug. Celui du son avec son époque, comme tu le soulignes.
C’est vrai qu’il sonnait ringard dès sa sortie cet album.
Un autre problème de plug. Celui du son avec son époque, comme tu le soulignes.

Citation de Fabrice le 1 avril 2022, 19 h 45 minJe serai d'accord pour dire qu'il y a des choix de productions discutables (ce qui n'était pas une première ni une dernière pour Springsteen). Mais, je ne suis pas certain que le look de scène de la tournée US était plus ringard que celui de 85. Clarence Clemons était par exemple plus classe en mode béret "black panther" qu'en pyjama rouge. Mais cela n'est pas très essentiel. Malgré ses défauts, Tunnel est un disque courageux parce que ce n'est pas l'album attendu comme successeur de BIUSA. Springsteen tournait une page dans sa carrière et faisait un contre-pied à une partie de ses fans. Ce que l'on peut lui reprocher, c'est ne pas avoir su/pu/voulu pousser la logique jusqu'au bout en tournant dans une optique fidèle à celle du disque.
Sans parler de "pépite oubliée qui mériterait une réhabilitation" puisque celle-ci me semble obtenue depuis bien longtemps, ça reste un des albums de Springsteen les plus originaux. Pas de quoi en faire un coffret non plus, puisque les rares titres inédits ont déjà été publié. Mais, peut-être découvrirons-nous un jour l'album( ?) enregistré à Nashville avec des musiciens country à la même période et dont Spare Parts serait l'unique rescapé connu.
Je serai d'accord pour dire qu'il y a des choix de productions discutables (ce qui n'était pas une première ni une dernière pour Springsteen). Mais, je ne suis pas certain que le look de scène de la tournée US était plus ringard que celui de 85. Clarence Clemons était par exemple plus classe en mode béret "black panther" qu'en pyjama rouge. Mais cela n'est pas très essentiel. Malgré ses défauts, Tunnel est un disque courageux parce que ce n'est pas l'album attendu comme successeur de BIUSA. Springsteen tournait une page dans sa carrière et faisait un contre-pied à une partie de ses fans. Ce que l'on peut lui reprocher, c'est ne pas avoir su/pu/voulu pousser la logique jusqu'au bout en tournant dans une optique fidèle à celle du disque.
Sans parler de "pépite oubliée qui mériterait une réhabilitation" puisque celle-ci me semble obtenue depuis bien longtemps, ça reste un des albums de Springsteen les plus originaux. Pas de quoi en faire un coffret non plus, puisque les rares titres inédits ont déjà été publié. Mais, peut-être découvrirons-nous un jour l'album( ?) enregistré à Nashville avec des musiciens country à la même période et dont Spare Parts serait l'unique rescapé connu.

Citation de climbing_jo le 2 avril 2022, 16 h 45 minJe ne garde pas vraiment de souvenir de sa sortie. J'étais jeune, je pense que je n'ai pas pu l'acheter tout de suite et que je l'ai écouté tardivement.
Avec le recul, album très autobiographique je trouve. Un homme en proie à ses doutes, son ambivalence. Il s'est marié dans l'apogée BITUSA, mais ses textes décrivent un homme un peu perdu ("Je me suis rendu compte que je ne savais pas être un homme marié", disait-il).
"Cautious Man", l'homme prudent qui tatonne dans sa vie de couple ("On his right hand Billy tattooed the word love and on his left hand was the word fear"). "Two Faces", l'homme aux 2 personnalités qui se combattent et agitent son esprit. "One Step Up", l'homme qui a une relation difficile et qui à le sentiment de ne pas être à la hauteur ("When I look at myself I don't see / The man I wanted to be / Somewhere 'long the line I slipped off track / I'm caught moving one step up and two steps back").
Au-delà de sa vie privée, c'est à mon sens l'album de la rupture après avoir avoir touché les hauts sommets avec BITUSA, la tournée 84-85, le Live 75-85. L'impression de voir un alpiniste qui a atteint le climax de sa carrière en grimpant en solo la face nord la plus difficile qu'il ait imaginé... et ... que fais-je après être avoir atteint ce climax ? Son couple part en live. Sa relation avec le E Street Band part en live. Il enregistre l'album quasiment tout seul, et il est heureux de ce qu'il a fait seul. Il fait venir un à un, individuellement, les membre du E Street Band en le mettant au défi de faire mieux que le synthé, et au final ne retient que des miettes de ce qu'ont joué les musiciens. Pendant la 1ère partie de la tournée (avant que sa rupture soit annoncée), abandonnés les grands titres qui ont fait sa réputation avant BITUSA (rejet de son passé pour aller vers qque chose d'autre ?).
L'album est beau. Du très bon Springsteen, qui met très bien en mots la complexité des relations. Il s'inscrit effectivement, comme le dit Fabrice, dans la continuité de The River (le jeune homme qui parle de la vide d'adulte ==> l'homme marié qui parle de la difficulté de l'être). Citation de Bruce reprise dans le bouquin de P. Ames Carlin "Ma vie avait changé, j'étais marié, je découvrais l'ambivalence des relations qui avait toujours été un courant sous-jacent de mon psychisme".
Je pense que BITUSA et tout ce qu'il y a eu autour (la starification, la reconnaissance, l'argent, ...) ont bien changé le bonhomme. Et ont conduit à la mise en pause du E Street Band en 89.
Je ne garde pas vraiment de souvenir de sa sortie. J'étais jeune, je pense que je n'ai pas pu l'acheter tout de suite et que je l'ai écouté tardivement.
Avec le recul, album très autobiographique je trouve. Un homme en proie à ses doutes, son ambivalence. Il s'est marié dans l'apogée BITUSA, mais ses textes décrivent un homme un peu perdu ("Je me suis rendu compte que je ne savais pas être un homme marié", disait-il).
"Cautious Man", l'homme prudent qui tatonne dans sa vie de couple ("On his right hand Billy tattooed the word love and on his left hand was the word fear"). "Two Faces", l'homme aux 2 personnalités qui se combattent et agitent son esprit. "One Step Up", l'homme qui a une relation difficile et qui à le sentiment de ne pas être à la hauteur ("When I look at myself I don't see / The man I wanted to be / Somewhere 'long the line I slipped off track / I'm caught moving one step up and two steps back").
Au-delà de sa vie privée, c'est à mon sens l'album de la rupture après avoir avoir touché les hauts sommets avec BITUSA, la tournée 84-85, le Live 75-85. L'impression de voir un alpiniste qui a atteint le climax de sa carrière en grimpant en solo la face nord la plus difficile qu'il ait imaginé... et ... que fais-je après être avoir atteint ce climax ? Son couple part en live. Sa relation avec le E Street Band part en live. Il enregistre l'album quasiment tout seul, et il est heureux de ce qu'il a fait seul. Il fait venir un à un, individuellement, les membre du E Street Band en le mettant au défi de faire mieux que le synthé, et au final ne retient que des miettes de ce qu'ont joué les musiciens. Pendant la 1ère partie de la tournée (avant que sa rupture soit annoncée), abandonnés les grands titres qui ont fait sa réputation avant BITUSA (rejet de son passé pour aller vers qque chose d'autre ?).
L'album est beau. Du très bon Springsteen, qui met très bien en mots la complexité des relations. Il s'inscrit effectivement, comme le dit Fabrice, dans la continuité de The River (le jeune homme qui parle de la vide d'adulte ==> l'homme marié qui parle de la difficulté de l'être). Citation de Bruce reprise dans le bouquin de P. Ames Carlin "Ma vie avait changé, j'étais marié, je découvrais l'ambivalence des relations qui avait toujours été un courant sous-jacent de mon psychisme".
Je pense que BITUSA et tout ce qu'il y a eu autour (la starification, la reconnaissance, l'argent, ...) ont bien changé le bonhomme. Et ont conduit à la mise en pause du E Street Band en 89.