Citation de Fabrice le 9 février 2021, 15 h 32 min

Les pubs du Superbowl sont particulières : elles sont à usage unique (une seule diffusion à la mi-temps du match), d'une longueur inhabituelle (dans les 2 minutes). Elles sont mêmes un argument du diffuseur à part égale avec la performance de l'artiste invité et presque à part égale avec le match en lui-même.

Les hommes de la famille regardent le match, les enfants regardent The Weekend et toute la famille regardent les publicités. 🙂

A défaut d'être des œuvres d'art, elles utilisent des moyens dignes du cinéma hollywoodien (réalisateurs et castings de stars, écriture cinématographique, narration, "message").  Elles s'inspirent souvent des genres de ce cinéma et en reprennent les codes : la comédie, la romance, le film d'horreur. Ici, c'est la version "film à Oscar". Le "produit" disparait presque de l'écran au profit d'une "idée" (ici c'est The Middle).

Bref, ce ne sont pas des publicités tout à fait ordinaires. C'est d'ailleurs toute la justification de la participation de Springsteen. Donc, ça me semble légitime d'en parler et de voir le statut "pas tout à fait ordinaire" de cette réclame.

Citation de cc rider le 9 février 2021, 16 h 00 min

Citation de Kyle William le 9 février 2021, 15 h 20 min

Oui c’est parce que c’est Thom Zimny qui réalise aussi bien ses films que cette pub. Au passage cette Amérique vide et désolée dont parle Fabrice, on la retrouve dans tous ses films. Sinon la confusion entre art et publicité, elle existe depuis au moins Andy Warhol. La pub singe l’art, s’en donne les moyens, voire les dépasse. (D’après l’article de Variety, la Jeep que conduit Bruce est bien la sienne, il a donc fallu un deuxième jet pour l’amener sur place.) Mais ça n’est jamais que de la pub quand même.

À la différence (si on peut ou veut comparer à chaque fois) que Warhol n’avait aucun discours étique, n’était pas un musicien dont l’œuvre creusait en profondeur l’âme humaine, comme peut l’être celle du boss, bref...que la démarche artistique de ce dernier peut être considérée comme singulière. C’est même cette singularité qui en fait nos sujets de dialogues, de passions et d’échanges.
Dans ce domaine précis de la pub, tout en considérant ce que souligne Fabrice (la spécificité de la séquence super Bowl dans ce qu’elle représente comme événement majeur dans la culture US), je reste plutôt chiffonné, non pas par la pub elle même, mais par le mélange des genres qu’elle propose. Le manque de décalage entre le boss de cette pub et celui des docus et autres qu’il nous propose. Être prisonnier à ce point du personnage qu’il construit depuis des années me rend un chouïa triste

Citation de Kyle William le 9 février 2021, 16 h 36 min

C'est le même personnage clairement, oui. Celui de Western Stars, celui de Hunter Of Invisible Game et celui de cette pub. Il n'y a aucune distance ni aucune forme d'auto-dérision. Zimny joue l'icone à fond. L'homme seul qui erre en voiture dans un paysage désert. En fait c'est aussi ancien que le clip de I'm On Fire, voire que  la chanson Stolen Car sur The River.

Citation de phil le 9 février 2021, 17 h 30 min

Je serai curieux de savoir ce qu'en pense la mère Denis ?

Citation de Fabrice le 9 février 2021, 18 h 19 min

Citation de phil le 9 février 2021, 17 h 30 min

Je serai curieux de savoir ce qu'en pense la mère Denis ?

Elle en dit ça :

 

Citation de Kyle William le 9 février 2021, 20 h 26 min

Et voilà. Bruce est devenu une icône publicitaire. Comme Mère Dénis, Mr Propre, Oncle Bens et Groquick. Il est vulgarisé, comme je disais.

Citation de tofenko le 9 février 2021, 20 h 34 min

Le seul point "positif", à ce truc, qui n'est sans doute qu'un one shot (je l'espère), c'est qu'il n'utilise que son "personnage" cowboy Marlboro (on aurait dû se méfier) de la période western stars. Il ne donne aucun morceau de son catalogue ce qui aurait été plus problématique (je pense en disant ça à la musique d'Ennio Morricone étiquetée Royal canin, sa seule musique qui ne s'apparente plus à un film mais à une pub, selon moi).

Citation de Fabrice le 9 février 2021, 22 h 12 min

C'est un peu ce que dit SVZ, défendant cette publicité qui n'est pas une (selon lui).

Citation de nicco2 le 9 février 2021, 22 h 16 min

Mince alors.  Je découvre la chose avec surprise. Même en tenant compte du contexte Superbowl. La crise pandémique est sans pitié pour les artistes qui vivent de la scène. Pour les petits, c'est la fin, et pour les gros, c'est le recours au plan B (j'ai lu que pas mal d'artistes vendaient les droits de leurs catalogues).

Je trouve dommage que Springsteen fasse passer son message post-Trump (que je trouve parfaitement légitime, au demeurant*) par ce biais. Effectivement, comme cela a été dit, il y un mélange des genres qui est franchement peu ragoûtant.

Et puis cette accumulation de clichés... Décidément, Springsteen n'aura jamais été convaincant en images animées. C'est un homme de scène,voilà.

*C'est le message qui est légitime, pas Trump, hein.